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Premiers pas en Argentine 02/10/2023
Nous avons passés la frontière Argentine juste après Fray Bentos pour rejoindre Gualeguaychú, ville où nous devions aller chercher un peu d’argent liquide en pesos Argentins et faire quelques courses. Si je me souviens avoir été en colère contre l’Europe en raison de la gestion de la crise sanitaire du covid, de la disparité des règles entre chaque pays, il faut avouer que l’ouverture des frontières est quand même une bonne chose. Outre le fait d’avoir passé une petite heure à effectuer tous les papiers, présentation des passeports, désinscription du TIP pour le véhicule en Uruguay, demande du nouveau TIP pour l’Argentine, il est interdit de passer la frontière avec des fruits, des légumes et tous produits à base animale, par conséquent viandes et charcuteries. Pour ce qui était de mes drones, aucun souci car ils pèsent tous moins de 500 grammes et mon utilisation est seulement récréative et personnelle, bref je ne gagne pas d’argent avec. Sinon il aurait fallu m’inscrire sur le site de l’ANAC ainsi que chacun de mes drones avant de passer la douane.
Les papiers étant en règle, le passage de la frontière ne fut qu’une simple formalité. Un très bon point, le fait de parler Espagnol aide fortement, également lors des contrôles routiers, les échanges sont très courtois et les gendarmes se montrent plus curieux qu’autre chose.
La première chose que nous avons remarqué une fois la frontière passé est l’usure des routes. Si en Uruguay elles étaient plutôt propres, ici elles sont soit fortement creusées par le poids des camions et 5 cm ce n’est rien, soit extrêmement détériorés. La limitation de vitesse sur les routes nationales a beau être de 100 ou 110 km/h suivant les portions, un bon 80 à 85 km/h est plutôt correct afin de choisir sa trace et éviter les bosses, troues, etc… Sur de nombreuses portions le goudron se fait désirer et ce sont d’interminables pistes où un bon 40 km/h est une bonne vitesse, surtout quand on slalome entre le côté droit, le côté gauche et le milieu. Ayant dégonflé les pneus de 10 à 15%, cela nous évite une bonne partie des tremblements afin d’améliorer le confort et de ménager la monture.
Un autre détail rigolo, les voies ferrées sont annoncées entre 5 et 50m avant suivant la visibilité. Même si comme à chaque croisement une limitation à 80 km/h indique quelque chose, sans lampes ni barrières, il s’agit parfois de la roulette Russe quand on ne voit pas le train et que le seul avertissement est le klaxon de celui-ci.
Une fois obtenu un peu d’argent auprès d’un point de retrait Western Union qui possède le meilleur taux de conversion, à notre grande surprise, nous sommes tombés sur un énorme hypermarché Carrefour. Notre curiosité nous a bien-sûr poussé à y jeter un coup d’½il, même si on nous avait prévenu que les grands magasins sont le plus souvent bien plus cher que les petits. Ce fût une aubaine pour nous, car venant de passer la frontière, nous étions vides de provisions et cela nous évita de trouver plusieurs petits magasins. La vie ici est bien moins chère qu’en Uruguay, le litre de gasoil premium nous coûte à peine plus que 50 euros cent et une nuit en camping entre gratuité pour certains en semaine et 3 euros quand il y a l’eau chaude ;)
Si nous pensions arriver dans un pays plus pauvre dû à l’énorme inflation que l’Argentine subit ces dernières années, les vitrines et devantures des boutiques et magasins sont bien plus attrayantes et travaillées. Même les villages, abords des villes, les petites comme les grandes propriétés, sont beaucoup moins tristes dans l’ensemble. Les gens semblent plus froids au premier abord mais, dès que l’on souhaite bonjour où que l’on les aborde, sont comme en Uruguay très sympathiques. Les paysages sont eux en revanche très monotone dans cette partie du pays, de longues lignes droites et les abords variant entre champs et pâturages, le tout plat comme une crêpe.
Afin de ralentir un peu notre progression et modifier la routine, nous avons passés deux jours dans le Parc Naturel El Palmar ainsi que deux jours dans le Parc Naturel Educatif San Martin. Pendant des mois avant le voyage j’hésitais à me procurer un télézoom pour mon appareil photo, aujourd’hui je regrette un peu de ne pas l’avoir car il me faut me débrouiller avec les moyens du bord. Je suis contraint avec mon plus gros zoom, un 40-150mm équivalent 80-300mm en plein format, rendant la tâche plus difficile. Si dans le premier parc il était assez facile de prendre en photo les Carpinchos, aussi nommés Capybara ou les Vizcachera (Viscache Argentin) à la tombée de la nuit, il est depuis le début du voyage plus difficile de prendre en photo les magnifiques oiseaux. Je dois dire qu’ils nous attirent l’½il, cela devient une véritable passion et un superbe passe-temps d’essayer de les approcher au plus près. C’est en forgeant que l’on devient forgeron et la technique commence enfin a porter ses fruits. Avec l’aide d’un peu de vent et en y allant très doucement ou en restant immobile aux bons endroits, on arrive à les approcher à plus ou moins 6 à 10m.
Nous poursuivons maintenant notre route en direction de Cordoba, je dois dire qu’il me tarde d’apercevoir le piémont des Andes afin de sortir de cette plaine interminable.